lundi 4 mars 2013

Accueil et premières impressions sur le système de formation



Après un long voyage, nous sommes attendus à l’aéroport par une étudiante et deux professeurs de la National University of Singapore (NUS) avant de rejoindre d’autres étudiants, nos « buddies », pour un souper. Notre première impression de Singapour se forme par ces odeurs, ces goûts, la chaleur imposante et le contraste entre la verdure qui nous entoure et la modernité des bâtiments.

Premier aperçu du campus
Nous découvrons un campus immense, regroupant trois cités universitaires reliées entre elles par un réseau de navettes gratuites. L’architecture fait honneur à la réputation des buildings de cette ville-état.




Présentation de la formation en soins infirmiers au sein de la National University of Singapore (NUS)
Vendredi 1er mars au matin, nous sommes accueillis par des étudiants en soins infirmiers, un professeur, la directrice du Alice Lee Center for Nursing Studies, nommé ainsi en l’honneur de la mère du généreux donateur qui a permis à cet immense centre de voir le jour.
Nous recevons un accueil chaleureux et très bien organisé. Nous découvrons le programme prévu pour ces deux prochaines semaines. Une impressionnante présentation de l’école nous permet de noter les premières différences entre le système de formation suisse et singapourien que nous aurons l’occasion d’aborder plus tard lors d’un repas entre étudiants des deux écoles respectives. La qualité et la performance sont les « leitmotiv » de cette présentation futuriste.





Après une séance photo, nous nous retrouvons entre étudiants des Summer University de Lausanne 2012 et Singapour 2013. Nous reprenons les opportunités offertes par l’école qui nous ont fait rêver, telles que le « simulation center » ou encore les possibilités pour eux de prendre part à un projet de santé communautaire à l’étranger, principalement en Chine et en Indonésie. Ces séjours à l’étranger sont décrits par les étudiants comme très difficiles à obtenir. Effectivement, peu d’entres eux ont l’opportunité de vivre cette expérience. Nous notons également que le programme singapourien se déroule en trois années, suivi d’une année « honorifique » optionnelle qui se concentre sur la recherche en soins infirmiers. En comparaison, le programme suisse inclut ce domaine à ses deux dernières années de manière obligatoire. Ce dernier point soulève chez nous plusieurs questions et remarques : Pourquoi en Suisse avons-nous intégré la recherche au cursus de base du Bachelor ? A Singapour, leur quatrième année leur permet de conduire une recherche, alors qu’en Suisse, notre travail se concentre sur une revue de littérature. Est-il judicieux de rajouter une année facultative pour se sensibiliser à la recherche ? Quel est l’impact dans la pratique pour les infirmières qui ont suivi cette quatrième année ? Quelles relations entretiennent-elles entre elles ? Y-a-t-il des différences au niveau du cahier des charges et au niveau salarial?


Nous retrouvons l’importance de l’interdisciplinarité dans la formation singapourienne. Cependant, nous sommes étonnés de constater que cette collaboration interprofessionnelle ne comprend pas les mêmes champs disciplinaires qu’en Suisse : les médecins, les infirmières, les pharmaciens et les dentistes. En Suisse, nous avons remarqué une coopération étroite avec les physiothérapeutes que nous n’avons pas retrouvé ici. Nous ne manquerons pas de questionner et faire part de cette remarque lors des visites des hôpitaux.
Les étudiants en médecine et en soins infirmiers partagent le même campus. Nous trouvons cela intéressant pour une bonne collaboration. Cependant, un projet de réunification (toutes les formations de la santé sous une forme de pôle santé) des lieux de formation est actuellement en cours à Lausanne, ce qui nous permet d’espérer plus de communication interdisciplinaire pour le futur.
Lors de discussion avec les étudiants de diverses années, nous devinons déjà une forte hiérarchie médicale avec peu de place pour le rôle propre infirmier et la notion de partenariat interprofessionnel que nous revendiquons. 


Un professeur de la NUS nous présente également un programme instauré depuis un an, proposant à l’étudiant en première année de suivre un patient à domicile. Ce projet a pour but de découvrir la réadaptation quotidienne après un problème de santé aiguë ou durant une maladie chronique. Plusieurs jours plus tard, nous avons rencontré une étudiante participant à ce programme. Elle nous informe que seuls trente étudiants peuvent prendre part à ce projet pilote. A ce sujet, elle ajoute qu’elle trouve intéressant de suivre un patient réel et de pouvoir avoir un premier aperçu de la santé communautaire, domaine peu présent dans la formation.
Nous trouvons ce projet très intéressant. Il peut apporter une relation plus étroite avec le patient, contribuer à développer la créativité de l’infirmière, permettre une prise de conscience de l’impact d’une hospitalisation au long terme et une vision holistique du patient. Cependant, nous nous interrogeons sur la charge émotionnelle que peut susciter une telle prise en charge dès le début de la formation. De plus, la « juste » distance professionnelle doit être difficile à maintenir.


Durant des moments d’échanges, nos collègues singapouriens s’étonnent de nos avantages, comme la quantité et la qualité de nos stages. En effet, ils doivent utiliser leur période de vacances pour faire leur stage. Ce dernier consiste davantage à observer qu’à pratiquer. Par exemple, lors du premier stage, les soins techniques se limitent à prendre les paramètres vitaux. Les injections et les prises de sang ne sont pratiquées qu’en deuxième année, toujours sous supervision.




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